Charles : ce prénom figure dans les relevés de prénoms faits dans les documents gascons du Moyen Age et serait fêté le 2 mars. Forme gasconne Carles (le chanoine bordelais du XIV° siècle Vital Carles)
Michèle : je lui dis souvent qu’elle vient de nulle part (Vic- Fezensac, Aubiet, Nougaroulet, Auch, Pau, Mont de Marsan ?) mais force est de reconnaître qu’elle porte un prénom gascon à 200 %. Miquèla (son final prononcé entre o et e) existe depuis le Moyen- Age et son nom de famille Douat est également un prénom très ancien orthographié Doat (le o se dit ou) que l’on peut traduire par donné à une maison, un maître, une abbaye, ou enfant dont la naissance est un don de Dieu (en français Déodat, Dieudonné). Parmi les formes diminutives et chargées d’affection (hypocoristiques) Miquelota
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Jean : aucun doute c’est Joan (prononcer Jouan) ou Jan (prononcer yan) avec toutes ses déclinaisons hypocoristiques :Janet, Janin, Janot, Joanto, Joantolet, Joanon, Joanicot…..
François et Françoise : ce prénom n’apparait au Moyen Age, ni en Béarn, ni en Bigorre. En Béarn sont surnommés Francès (français) tous ceux qui habitent au-delà de la frontière Nord (Aire par exemple). Mais le mot qui n'était qu'un gentilé (habitant de...) s'est changé en nom de baptême suite à la canonisation de François d'Assise et à la vogue au XV° siécle des choses italiennes. Il a donc été employé par la suite en Françoas . Il a donné lieu à une descendance hypocoristique nombreuse : Francesoun, Francilhon, Françoun pour les garçons et Francota, Franceseta, Francesina, Franchetina, Franchouna et Francina pour les filles. (NB : le f initial peut souvent se transformer en h sans rien changer à la nature et au sens du mot )
Aujourd'hui François installé au pays basque pourrait bien se prénommer Pantxoa avec diminutif en Patxi (comme celui de la Star Ac ou le chauffeur secrétaire de Luis Mariano)
Claire : la traduction littérale du masculin est Clar (le r est muet). De nombreuses sources qui guérissent les maladies des yeux lui sont dédiées (tout comme Saint Estropi soigne les boîteux : nous étions gens de croyances simples) . Ce prénom féminin ne se trouve au Moyen Age que sous des formes plus complètes de Clariana et Clariota et sous des formes enrichies comme Clarmonda : celle qui éclaire le monde. J’aime bien !
Manon : le prénom est-il de langue d’oc, version provençale ? Manon des sources n’est pas une preuve car il y a aussi Manon Lescaut. Il existe bien un mot Manou mais il est un diminutif d’Emmanuelle. Le prénom Manon était tombé en désuétude et a repris de la vigueur dans les années 90. La seule chose qui est certaine c’est que c’est un diminutif de Marie qui en langue gasconne prend souvent la forme de Maï (Maylis par exemple) qui traduit à la fois le nom et la qualité de mère de Marie. En attendant mes recherches ultérieures et vos remarques, je vous propose pour traduire Manon, Maynoun, qui ressemble au Linoun employé au XIX° siècle dans la Lande.
Patientez : le tour des Serge, Nicolas, Jacques , Bertrand , Martine, Catherine et autres viendra !