Dernière semaine d'été : nous avons été chercher -et trouver - le soleil en Catalogne à Cambrils.Nous avons été gâtés : six jours de soleil, plage, VTT et découverte d'un pays très intérressant.Alors que dans les Landes 20 mm de pluie, des jours gris !

Pour la partie vie de groupe c'est toujours pareil : petit déjeuner ensemble à 8 h le matin, puis les sportifs partent sur leurs vélos, retrouvailles à l'apéro vers 13 h 30, repas, diverses activités ( plages, magasins ou visite de Tarragone) puis apéro du soir, dîner, spectacle .....

Bref nous sommes rodés, sauf que cette année nous avions amenés nos VTT ( le programme sur route était infaisable pour moi, vu que je n'avais fait que 500 km) et que Michèle m'a accompagné ( avec je crois un certain plaisir même si ce fut parfois un peu dur !)

Le premier jour nous avons sillonné le delta de l'Ebre au départ d'Amposta. Etape totalement plate , le point haut à Amposta étant à 3 m , ensuite les cartes topos espagnoles cotent les points au centimètre : 0,23 m, 0,44 m. Pas de pente mais du vent dans une plaine presque totalement dépourvue d'arbres mais pas de roseaux.

Nous avons suivi le canal de la Rapita qui est une subdivision du canal de la rive droite de l'Ebre et qui ressemble un peu au canal du Midi. C'est un canal d'irrigation assez récent au contraire des canaux de draïnage qui sont plus bas et récupèrent l'eau qui est envoyée par gravité dans les champs. Ici monoculture totale : du riz . Total de la journée avec Christian, le président du club handicapé par un vilain microbe doré : 35 km.

Beaucoup d'oiseaux de toutes sortes qui suivent les moissonneuses : aigrettes, hérons, mouettes. Beaucoup de libellules

Le dernier jour , retour dans le delta mais à partir de Deltebre avec une carte trouvée à l'écomusée : pas de balisage sur le terrain car les machines les arrachent, mais on peut s'y retrouver avec quelques vélos tracés au sol. La balade fait 34 km. Elle permet de voir les paysages de rizières, d'approcher les dunes de l'embouchure de l'Ebre, de voir des flamands roses et de monter au belvédère de la pointe avec une très belle vue. C'est là que se termine la voie verte qui vient d'Amposta et qui suit le fleuve ou bien les grands canaux d'irrigation ; elle mesure environ 25 km.

Entre les deux nous sommes allés faire la voie verte qui s'appelle Baix de l'Ebre ( vallée de l'Ebre) puis Terra alta : il s'agit d'une ancienne voie ferrée abandonnée en 1973 et qui joua un rôle très important dans la bataille de l'Ebre autour de Gandesa. La première partie est plate, longe le fleuve  ici au barrage sur l'Ebre pour alimenter les deux canaux latéraux qui servent à l'irrigation.

Puis  la voie s'élève  doucement et bifurque vers les sierras  : pendant une quinzaine de kms elle franchit les barrancos et  autres gorges du rio Canaletes au rythme de un tunnel , un viaduc, un tunnel...

Tous les tunnels ne sont pas éclairés en particulier un très long en courbe et contre courbe ! Malgré les frontales,  chute sans gravité car on ne sait plus du tout où se trouvent les parois, même l'équilibre est perturbé. Le profil est en moyenne de 2% avec des passages à 4 , malgré l'effort, c'est très beau : paysages naturels, gares abandonnées, plantes aromatiques à profusion. L'itinéraire est fréquenté par des groupes. Evidemment la descente est beaucoup plus facile ....Mais le problème des tunnels demeure : au total une bonne quinzaine.  Et aussi une éventration d'un pneu  ( qui a fini la journée avec un doublage par l'intérieur ) et deux crevaisons. 47 km.

Voilà chers amis : j'ai ramené tous les topoguides et je serai ravi de vous accompagner dans ce joli pays. Un dernier clin d'oeil : les Catalans sont fans de sculpture moderne et ont mis ces statues à l'embouchure, nous les avons utilisées !

Nous étions mardi et mercredi pour bricoler un peu à Guethary.

Mercredi après midi, après le café nous sommes allés faire un tour rapide au bord de l'eau : 31° à l'ombre, vent du Sud, eau d'une clarté exceptionnelle.J'ai fait quelques photos bien que cette lumière de milieu de journée ne soit pas a priori recommandable. Juste un coup de filtre polarisant, le Nikon en auto, garanti sans retouche !

Je parodie Michel Pastoureau qui nous a montré comment l'ours vedette de la mythologie des hommes préhistoriques , roi des animaux en Europe jusqu'à Charlemagne, symbole de force, d'intelligence, de sexualité quasi-humaine, est devenu sous l'influence de l'Eglise chrétienne un "animal  déchu"au profit du lion.

La question de la chouette me paraissait également intéressante et j'ai profité de ce dimanche maussade pour m' intéresser à sa déclassification dans nos mentalités.

Représentation de la chouette dans un bestiaire anglais vers 1230-1240. Les animaux qui l'attaquent sont la pie et la corneille ( considérée comme la femelle du corbeau au M-A. C'est le seul animal noir qui ne soit pas  sous influence démoniaque car dit-on ses plumes deviennent blanches en vieillissant : symbole de pureté et de Rédemption....)

De l'oiseau d'Athena....

Chez les Grecs, la chouette est totalement assimilée à Athena dont elle possède le regard "aux yeux brillants". Elle est le symbole de l'intelligence, de la connaissance, de la sagesse. Elle figure sur les monnaies athéniennes et vole en grand nombre sur les pentes de l'Acropole à tel point que les latins disent " Athena noctuam mittere " ( envoyer des chouettes à Athènes ) comme nous dirions  familièrement amener son nougat à Montélimar . Et les Allemands ont perpétué cette vision avec " Eulen nach Athen tragen" (apporter des chouettes à Athènes)

.....à celui des forces démoniaques

La mythologie oubliée ( et même éradiquée méthodiquement des consciences populaires) la chouette qui est au Moyen Age la femelle du hibou, devient un animal maléfique symbole de mort. Elle préfère les ténèbres ce qui l'assimile aux forces démoniaques. Comme tous les animaux qui ont une bonne vision nocturne , elle fait partie du bestiaire de l'enfer. Avec elle, le loup, le renard , le chat , la chauve-souris. Etonnez vous maintenant que dans nos modernes dessins animés les chats s'appellent Belzébuth et Lucifer .... !

Car pour le christianisme conquérant, vivre la nuit est un grand péché : c'est préférer les ténèbres à la lumière du Sauveur ; c'est ainsi que la chouette a pu être associée aux Juifs.

Certes le cri lugubre de la chevêche -près des maisons à la nuit tombée qui plus est- n'a pas favorisé la construction d'une image positive mais sa proximité avec l'homme, sa discrétion, sa consommation de petits rongeurs si préjudiciables à la conservation des semences, auraient dû lui valoir une meilleure place !

Si bien qu'à la fin du Moyen Age, la chouette est l'animal du Sabbat ! Ses cris annoncent la mort et cet oiseau de mauvais augure se voit cloué à la porte des granges.

En Gascogne on jette même des sorts en son nom ( cabèque, cauèque, cayeque) : "cayin de la cayeque" ai-je entendu à Roquefort (40) en se frottant les deux index l'un sur l'autre !

Que de chemin parcouru dans notre inconscient collectif depuis l'oiseau d'Athena !

Je suis curieux de nature sed doctus cum libro : Michel Pastoureau " Bestiaires du Moyen Age" Ed du Seuil Octobre 2011

Cabard et Chauvet "L'etymologie des noms d'oiseaux" Ed Belin, réed 2003

 J'ai publié sur Gasconha.com de mon ami Tédéric, un article signalant que la vache choisie pour illustrer l'affiche du Salon de l'Agriculture 2012 était une gasconne. Je l'ai fait avec d'autant de plaisir que cette race avait été condamnée par la mécanisation et ceux qui n'avaient pas réfléchi à son capital génétique patiemment accumulé pendant des siècles et qui la rend encore irremplaçable en moyenne montagne ou quand la nourriture se raréfie.... Suivez ce lien

Sur Rail Gascogne avec qui je participe à la redécouverte des anciennes voies ferrées des Landes et des environs, je signale notre dernière "expédition" de Bourriot Bergonce à Captieux. Reportage en images et commentaires sur ce site où vous pourrez aussi trouver le descriptif de Houeilles à Bourriot Bergonce.

Ceci permet de signaler à tous mes amis Vététistes la richesse du secteur : prendre un hébergement en gîte autour de Bourriot Bergonce permet d'explorer les branches de "l'étoile de Bourriot Bergonce " : vers Gabarret et au passage la visite des sources de Moncaut , vers Roquefort avec visite du magnifique site de Lugaut, vers  Casteljaloux ou le tracé bien entretenu s'arrête au Nord- Ouest de Losse ( la Boutsourbère, lieu historique de l'agriculture landaise), vers Captieux enfin.  Tous les jours ce sont entre 6 et 20 km aller avec retour possible par de magnifiques petites routes ( Vielle Soubiran, Saint Gor, Maillas) où les découvertes d'un riche patrimoine ( Lussole par exemple, les moulins) réjouiront tous ceux qui pédalent et se cultivent en même temps.

Je viens de refondre l'article Castelnau Rivière Basse - mon pays natal- sur Wikipedia et le beau soleil de ce mercredi m'a incité à aller y faire quelques photos.

Les vignes sont magnifiques, les arbres commencent à prendre de belles couleurs, les Pyrénées ferment agréablement le décor vers le Sud.

Si vous passez dans le secteur, je vous incite tout particulièrement à visiter le  quartier de La Tyre (prendre la direction Madiran jusqu'au chateau d'eau puis suivre le fléchage). Alain Brumont a installé en bord de route un belvédère entourant le tronc d'un vieux chêne : on y voit jusqu'à la vallée de l'Adour ( les silos de Barcelonne du Gers) et bien sur tout le Vic Bilh et la chaîne des Pyrénées.

 Ce paysage est celui que vous avez depuis le quartier du Rengouert à 2 km environ du belvédère de La Tyre. Nous sommes ici au dessus de Chateau Montus .

Et en se retournant un petit panorama sur le bourg fortifié de Castelnau : son donjon ruiné et le clocher installé sur une ancienne tour de guet.

Signe des temps, c'est maintenant la maison de retraite qui défend l'entrée du village. Les Castelnauviens jadis surnommés Balens Lobates ( vaillants chasseurs de loups ) se sont bien assagis.