Los qui an ua gotera au teït

 Ils ne sont pas fous ( hous, variats) mais ont en style imagé "une gouttière au toit". Idiots ou simplement naïfs, il existe toute une série de catégories qui vont jusqu’au doux rêveur. En tous cas, ils ne sont ni hardits, ni esberits (bien portant, éveillé, vif, dégourdi, fringant).

A la catégorie des naïfs s’adresse l’expression « Qué’ u haren créde lo huec qu’ey a la hont « (On lui ferait croire que la fontaine est en feu).

Les simples d’esprit sont rangés dans la catégorie des pecs, pegots, pepis, pepiots : selon les régions on est « Pec com la lua, com l’ayga longa , com ua garia …. » (idiot comme la lune, comme l’eau dormante ou bien comme une poule). On peut aussi les traiter de « cap de cuja » ou de « capbirat » (tête de citrouille ou tête retournée : écervelé). Enfin leur crâne est souvent comparé à un « toupi » (pot de terre) « qu'a lo toupi malau » (malade).

Autre infirmité, la bêtise. Le verdict est simple « Qu’en a popat leït de sauma » (il en a têté du lait d’ânesse ) dit-on de quelqu’un qui est si bête qu’il « no trobaré pas a pesche sus un prat » ( il ne trouverait pas à paître sur un pré , ou des cailloux à l’Adour ou au Gave…. suivant les contrées). Dans mon pays de la Rivière Basse j’ai aussi entendu dire « besti a hula » expression concise pour désigner quelqu’un de tellement bête qu’il donnerait des coups de corne telle la vache chargeant l’écarteur. L’expression française « ne pas avoir inventé la poudre », était traduite en gascon par « ne pas avoir inventé les accordéons » (Alice A.) …instruments qui ont pourtant nécessité beaucoup d’ingéniosité.

Enfin ceux qui ont des lubies ont des « parrats au cap » ou « trente cheys lebes au cap »( 36 lièvres dans la tête, ça fait beaucoup d’ idées d’où un certain désordre ou manque de logique).